Avis 20170558 Séance du 23/03/2017

Copie, sur support papier ou sur support informatique facilement exploitable (de type fichier PDF), des documents suivants concernant le marché public passé par le Syndicat intercommunal de la région d'Aubagne pour le traitement des ordures ménagères (SIRATOM), attribuant à la société BRONZO l'exploitation du centre de transfert d'Aubagne et le transport des déchets réceptionnés, pour la période 2000-2004 : 1) le dossier de consultation des entreprises (règlement de consultation, cahier des clauses administratives particulières, cahier des clauses techniques particulières) ; 2) le bordereau des prix unitaires et le détail quantitatif estimatif ; 3) l'offre présentée par la société attributaire ; 4) l'acte d'engagement signé par le SIRATOM.
Maître X, X, a saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 3 février 2017, à la suite du refus opposé par le préfet des Bouches-du-Rhône à sa demande de communication, sur support papier ou sur support informatique facilement exploitable (de type fichier PDF), des documents suivants concernant le marché public passé par le Syndicat intercommunal de la région d'Aubagne pour le traitement des ordures ménagères (SIRATOM), attribuant à la société BRONZO l'exploitation du centre de transfert d'Aubagne et le transport des déchets réceptionnés, pour la période 2000-2004 : 1) le dossier de consultation des entreprises (règlement de consultation, cahier des clauses administratives particulières, cahier des clauses techniques particulières) ; 2) le bordereau des prix unitaires et le détail quantitatif estimatif ; 3) l'offre présentée par la société attributaire ; 4) l'acte d'engagement signé par le SIRATOM. En l'absence de réponse de l'administration à la date de sa séance, la commission rappelle qu'une fois signés, les marchés publics et les documents qui s’y rapportent sont des documents administratifs soumis au droit d'accès institué par le livre III du code des relations entre le public et l’administration. Ce droit de communication, dont bénéficient tant les entreprises non retenues que toute autre personne qui en fait la demande, doit toutefois s'exercer dans le respect du secret en matière industrielle et commerciale, protégé par les dispositions de l’article L311-6 de ce code. Il résulte de la décision du Conseil d’Etat du 30 mars 2016, Centre hospitalier de Perpignan (n° 375529), que, lorsqu’elles sont saisies d’une demande de communication de documents relatifs à un marché public, les autorités mentionnées à l’article L300-2 du même code doivent examiner si les renseignements contenus dans ces documents peuvent, en affectant la concurrence entre les opérateurs économiques, porter atteinte au secret en matière commerciale et industrielle et faire ainsi obstacle à cette communication. Le Conseil d’Etat a en outre précisé qu’au regard des règles de la commande publique, doivent être regardées comme communicables, sous réserve des secrets protégés par la loi, l’ensemble des pièces d’un marché public et que, dans cette mesure, l’acte d’engagement, le prix global de l’offre et les prestations proposées par l’entreprise attributaire, notamment, sont en principe communicables. En revanche, les éléments qui reflètent la stratégie commerciale d’une entreprise opérant dans un secteur d’activité et dont la divulgation est susceptible de porter atteinte au secret commercial ne sont, en principe, pas communicables. Il en va ainsi du bordereau des prix unitaires. L'examen de l’offre d’une entreprise attributaire au regard du respect du secret en matière commerciale et industrielle conduit ainsi la commission à considérer que l’offre de prix détaillée contenue dans le bordereau des prix unitaires, la décomposition du prix global et forfaitaire ou le détail quantitatif estimatif, ne sont pas communicables aux tiers, sans qu’il soit besoin de s’interroger sur le mode de passation, notamment répétitif, du marché ou du contrat, sa nature, sa durée ou son mode d’exécution. En outre, pour l’entreprise attributaire comme pour l’entreprise non retenue, les dispositions de l’article L311-6 du code des relations entre le public et l’administration doivent entraîner l’occultation des éléments suivants : - les mentions relatives aux moyens techniques et humains, à la certification de système qualité, aux certifications tierces parties ainsi qu'aux certificats de qualification concernant la prestation demandée, ainsi que toute mention concernant le chiffre d'affaires, les coordonnées bancaires et les références autres que celles qui correspondent à des marchés publics ; - dans les documents préparatoires à la passation du marché (procès-verbaux, rapports d'analyse des offres) les mentions relatives aux détails techniques et financiers des offres de toutes les entreprises. En application de ces principes, la commission émet un avis favorable à la communication des documents mentionnés au point 1) et, sous les réserves qui viennent d'être rappelées, à ceux mentionnés aux points 3) et 4). Elle émet en revanche un avis défavorable à la communication des documents mentionnés au point 2).