Avis 20143503 Séance du 16/10/2014

Communication des documents suivants concernant le candidat attributaire du lot n° 3 (n° 14-0082) du marché public ayant pour objet la fourniture de produits de marquage de chaussées (enduit à froid, enduit à chaud, billes de verre) : 1) l'acte d'engagement ; 2) le bordereau des prix ; 3) le détail quantitatif estimatif ; 4) les fiches techniques ; 5) le certificat des produits proposés.
Monsieur XXX-XXX XXX, XXX, a saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 5 septembre 2014, à la suite du refus opposé par le président du syndicat mixte du parc routier de la Réunion à sa demande de communication des documents suivants concernant le candidat attributaire du lot n° 3 (n° 14-0082) du marché public ayant pour objet la fourniture de produits de marquage de chaussées (enduit à froid, enduit à chaud, billes de verre) : 1) l'acte d'engagement ; 2) le bordereau des prix ; 3) le détail quantitatif estimatif ; 4) les fiches techniques ; 5) le certificat des produits proposés. La commission rappelle qu'une fois signés, les marchés publics et les documents qui s'y rapportent sont considérés comme des documents administratifs soumis au droit d'accès institué par la loi du 17 juillet 1978. En conséquence, la communication à un candidat écarté des motifs ayant conduit la commission d'appel d'offres à ne pas lui attribuer le marché ne permet pas de refuser la communication de ces documents. Ce droit de communication, dont bénéficient tant les entreprises non retenues que toute autre personne qui en fait la demande, doit toutefois s'exercer dans le respect du secret en matière industrielle et commerciale, protégé par les dispositions du II de l'article 6 de cette loi. Sont notamment visées par cette réserve les mentions relatives aux moyens techniques et humains, à la certification de système qualité, aux certifications tierces parties ainsi qu'aux certificats de qualification concernant la prestation demandée, ainsi que toute mention concernant le chiffre d'affaires, les coordonnées bancaires et les références autres que celles qui correspondent à des marchés publics. L'examen des offres des entreprises au regard du respect de ce secret conduit la commission à considérer que, sous réserve des particularités propres à chaque marché : - l'offre de prix détaillée de l'entreprise retenue est en principe communicable dans la mesure où elle fait partie intégrante du marché ou du contrat. - l'offre de prix globale des entreprises non retenues est, en principe, elle aussi communicable. En revanche, le détail technique et financier de leurs offres n'est pas communicable. De plus, doivent être occultées dans les documents préparatoires à la passation du marché (procès-verbaux, rapports d'analyse des offres) les mentions relatives aux détails techniques et financiers de ces offres. La commission précise que les notes et classements des entreprises non retenues ne sont communicables qu'à celles-ci, chacune en ce qui la concerne, en application du II de l'article 6 de la loi du 17 juillet 1978. En revanche, les notes, classements et éventuelles appréciations de l'entreprise lauréate du marché sont librement communicables. En outre, au titre de la particularité de certains marchés, la commission considère qu'il y a lieu de tenir compte du mode de passation du marché ou contrat, de sa nature et de son mode d'exécution. Ainsi, doivent par exemple faire l'objet d'un examen particulier les demandes d'accès aux documents relatifs à des marchés qui s'inscrivent dans une suite répétitive de marchés portant sur une même catégorie de biens ou services et pour lesquels une communication du détail de l'offre de prix de l'entreprise attributaire à une entreprise concurrente serait susceptible de porter atteinte à la concurrence lors du renouvellement de ce marché. Le caractère répétitif du marché s'apprécie principalement au regard de sa durée. Lorsque l'administration lui fournit des informations en ce sens, la commission peut également tenir compte de la passation en cours ou imminente de marchés présentant des caractéristiques analogues par des collectivités comparables, situées dans le même bassin économique, pour lesquels la communication du bordereau des prix unitaires pourrait porter préjudice à l'entreprise attributaire si celle-ci y soumissionnait. En réponse à la demande qui lui a été adressée, le président du syndicat mixte du parc routier de la Réunion a informé la commission de la communication des documents visés aux points 1), 4) et 5) de la demande. La commission ne peut, dès lors, que déclarer sans objet la demande d'avis sur ces points. Le président du syndicat mixte du parc routier de la Réunion a également indiqué à la commission refuser la communication des documents visés aux points 2) et 3) au motif que le marché présenterait un caractère répétitif. Toutefois, il n'a fourni à la commission aucun élément permettant d'apprécier la réalité de ce caractère répétitif. Elle émet, en l'état, un avis favorable à la communication de ces documents.