Avis 20175940 Séance du 31/12/2017

Communication des documents suivants concernant le marché public ayant pour objet la révision générale du Plan local d'urbanisme (PLU) de la commune : 1) la liste des candidats admis à présenter une offre ; 2) les motifs de rejet de sa candidature ; 3) le classement, les critères et les barèmes détaillés ayant conduit à la notation ; 4) le nom de l'attributaire ainsi que les motifs ayant conduit au choix de son offre, accompagnés du prix global ; 5) les caractéristiques et les avantages de l'offre retenue ; 6) le rapport d'analyse détaillé de son offre au regard de celle de la société attributaire ; 7) le rapport de présentation ; 8) le procès-verbal établi par la commission chargée de l'analyse des offres ; 9) l'offre de la société attributaire du marché.
Madame X et Serge X, co-gérants de la SCOP EURECAT, pour le groupement EURECAT/BARDINAL Consultant, ont saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 6 décembre 2017, à la suite du refus opposé par le maire de Valserres à leur demande de communication des documents suivants concernant le marché public ayant pour objet la révision générale du plan local d'urbanisme (PLU) de la commune : 1) la liste des candidats admis à présenter une offre ; 2) les motifs de rejet de sa candidature ; 3) le classement, les critères et les barèmes détaillés ayant conduit à la notation ; 4) le nom de l'attributaire ainsi que les motifs ayant conduit au choix de son offre, accompagnés du prix global ; 5) les caractéristiques et les avantages de l'offre retenue ; 6) le rapport d'analyse détaillé de son offre au regard de celle de la société attributaire ; 7) le rapport de présentation ; 8) le procès-verbal établi par la commission chargée de l'analyse des offres ; 9) l'offre de la société attributaire du marché. En l'absence de réponse du maire de Valserres, la commission rappelle qu'une fois signés, les marchés publics et les documents qui s’y rapportent sont des documents administratifs soumis au droit d'accès institué par le livre III du code des relations entre le public et l’administration. En conséquence, la communication à un candidat écarté des motifs ayant conduit la commission d'appel d'offres à ne pas lui attribuer le marché ne permet pas de refuser la communication de ces documents. Ce droit de communication, dont bénéficient tant les entreprises non retenues que toute autre personne qui en fait la demande, doit toutefois s'exercer dans le respect du secret en matière industrielle et commerciale, protégé par les dispositions de l’article L311-6 de ce code. Il résulte de la décision du Conseil d’État du 30 mars 2016, Centre hospitalier de Perpignan (n° 375529), que, lorsqu’elles sont saisies d’une demande de communication de documents relatifs à un marché public, les autorités mentionnées à l’article L300-2 du même code doivent examiner si les renseignements contenus dans ces documents peuvent, en affectant la concurrence entre les opérateurs économiques, porter atteinte au secret en matière commerciale et industrielle et faire ainsi obstacle à cette communication. Le Conseil d’État a en outre précisé qu’au regard des règles de la commande publique, doivent être regardées comme communicables, sous réserve des secrets protégés par la loi, l’ensemble des pièces d’un marché public et que, dans cette mesure, l’acte d’engagement, le prix global de l’offre et les prestations proposées par l’entreprise attributaire, notamment, sont en principe communicables. En revanche, les éléments qui reflètent la stratégie commerciale d’une entreprise opérant dans un secteur d’activité et dont la divulgation est susceptible de porter atteinte au secret commercial ne sont, en principe, pas communicables. Il en va ainsi du bordereau des prix unitaires. L'examen de l’offre d’une entreprise attributaire au regard du respect du secret en matière commerciale et industrielle conduit ainsi la commission à considérer que l’offre de prix détaillée contenue dans le bordereau des prix unitaires, la décomposition du prix global et forfaitaire ou le détail quantitatif estimatif, ne sont pas communicables aux tiers, sans qu’il soit besoin de s’interroger sur le mode de passation, notamment répétitif, du marché ou du contrat, sa nature, sa durée ou son mode d’exécution. L’examen de l’offre des entreprises non retenues au regard des mêmes principes conduit de même la commission à considérer que leur offre de prix globale est, en principe, communicable mais qu’en revanche, le détail technique et financier de cette offre ne l’est pas. En outre, pour l’entreprise attributaire comme pour l’entreprise non retenue, les dispositions de l’article L311-6 du code des relations entre le public et l’administration doivent entraîner l’occultation des éléments suivants : - les mentions relatives aux moyens techniques et humains, à la certification de système qualité, aux certifications tierces parties ainsi qu'aux certificats de qualification concernant la prestation demandée, ainsi que toute mention concernant le chiffre d'affaires, les coordonnées bancaires et les références autres que celles qui correspondent à des marchés publics ; - dans les documents préparatoires à la passation du marché (procès-verbaux, rapports d'analyse des offres) les mentions relatives aux détails techniques et financiers des offres de toutes les entreprises. La commission précise enfin que les notes et classements des entreprises non retenues ne sont communicables qu'à celles-ci, chacune en ce qui la concerne, en application de l’article L311-6 du code des relations entre le public et l’administration. En revanche, les notes, classements et éventuelles appréciations de l'entreprise lauréate du marché sont librement communicables. En application de ces principes, la commission émet donc un avis favorable à la communication à Madame X et à Monsieur X des documents mentionnés aux points 1) à 4) et au point 7) et, s'agissant des documents mentionnés aux points 5), 6), 8) et 9), sous les réserves qui viennent d'être mentionnées et s'ils existent. Le présent avis est rendu, au nom de la commission, par délégation donnée à son président en vertu des articles L341-1 et R341-5-1 du code des relations entre le public et l'administration.