Avis 20162555 Séance du 07/07/2016
Communication de l'accord d'apurement de la dette en arriérés au « Groupe des créanciers de Cuba », et ses annexes, conclu entre les représentants de ce groupe et la République de Cuba, mentionné dans le communiqué de presse diffusé sur le site internet du Club de Paris le 12 décembre 2015.
Maître X a saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 20 mai 2016, à la suite du refus opposé par le ministre des finances et des comptes publics à sa demande de communication de l'accord d'apurement de la dette en arriérés au « Groupe des créanciers de Cuba », et ses annexes, conclu entre les représentants de ce groupe et la République de Cuba, mentionné dans le communiqué de presse diffusé sur le site internet du Club de Paris le 12 décembre 2015.
La commission, qui a pris connaissance de la réponse de l'administration, rappelle qu’en application des dispositions combinées du c) et du e) du 2° de l'article L311-5 du code des relations entre le public et l'administration et du 3° du I de l’article L213-2 du code du patrimoine, les documents dont la communication serait susceptible de porter atteinte à la conduite de la politique extérieure de la France ou à la monnaie et au crédit public ne sont pas communicables avant l’expiration d’un délai de vingt-cinq ans à compter de leur élaboration ou de la date du document le plus récent figurant dans le même dossier, ou, en vertu du 3° du I du même article L213-2, de cinquante ans s’ils touchent aux intérêts fondamentaux de la politique extérieure.
En l’espèce, la commission considère que les documents sollicités se rapportent aux modalités d’apurement de la dette de l’État cubain à l’égard des pays participant au « groupe des créanciers de Cuba ». Elle estime que leur communication, qui se heurterait aux engagements réciproques de confidentialité des états membres de ce groupe, serait de nature à faciliter des opérations financières qui pourraient avoir des conséquences importantes sur la gestion de la dette publique et la qualité du crédit de la France. Cette communication serait par ailleurs de nature à compromettre le fonctionnement et la pérennité du dispositif français de prêts aux États étrangers dans la mesure où, les conditions prévues dans ces accords différant selon les pays débiteurs, la divulgation des accords passés avec un État pourrait avoir des conséquences sur les négociations en cours ou à venir avec d’autres États qui demanderaient à bénéficier de conditions plus avantageuses.
La commission émet donc un avis défavorable à la demande.