Avis 20170429 Séance du 23/03/2017

Copie de documents relatifs au chantier ouvrages Tonnerre : 1) le cahier des clauses techniques et particulières ou toute autre convention relative aux clauses environnementales entre le SMBVA et la ou les entreprises chargées des travaux d'effacement des ouvrages « services techniques et Saint-Nicolas de Tonnerre », incluant les mesures prévues aux articles 16 et 17 de l'arrêté d'autorisation ; 2) le relevé recensant les puits à effectuer avant les travaux autour des seuils Saint-Nicolas et services techniques (article 10) ; 3) les relevés faunistiques à effecteur actualisés pendant les travaux autour des seuils Saint-Nicolas et services techniques (article 17) ; 4) l'information géolocalisée sur les mises en défens des parcelles pour amphibiens autour des seuils Saint-Nicolas et services techniques (ibid) ; 5) le compte rendu du marquage des arbres remarquables et des arbres creux de la ripisylve (ibid) ; 6) les certificats de la société de location de machines de chantier, concernant la vidange et l'alimentation en huile biodégradable des trois engins mécaniques ayant travaillé en contact avec le lit de la rivière.
Monsieur X, X, a saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 18 janvier 2017, à la suite du refus opposé par le président du syndicat mixte du bassin Versant de l'Armançon à sa demande de copie de documents relatifs au chantier ouvrages Tonnerre : 1) le cahier des clauses techniques et particulières ou toute autre convention relative aux clauses environnementales entre le SMBVA et la ou les entreprises chargées des travaux d'effacement des ouvrages « services techniques et Saint-Nicolas de Tonnerre », incluant les mesures prévues aux articles 16 et 17 de l'arrêté d'autorisation ; 2) le relevé recensant les puits avant les travaux autour des seuils Saint-Nicolas et services techniques (article 10) ; 3) les relevés faunistiques à effecteur actualisés pendant les travaux autour des seuils Saint-Nicolas et services techniques (article 17) ; 4) l'information géolocalisée sur les mises en défens des parcelles pour amphibiens autour des seuils Saint-Nicolas et services techniques (ibid) ; 5) le compte rendu du marquage des arbres remarquables et des arbres creux de la ripisylve (ibid) ; 6) les certificats de la société de location de machines de chantier, concernant la vidange et l'alimentation en huile biodégradable des trois engins mécaniques ayant travaillé en contact avec le lit de la rivière. La commission, qui a pris connaissance de la réponse de l'administration, rappelle, à titre préliminaire, que l'article L124-2 du code de l'environnement qualifie d'informations relatives à l'environnement toutes les informations disponibles, quel qu'en soit le support, qui ont notamment pour objet : « 1º L'état des éléments de l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les paysages, les sites naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que les interactions entre ces éléments ; 2º Les décisions, les activités et les facteurs, notamment les substances, l'énergie, le bruit, les rayonnements, les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets, susceptibles d'avoir des incidences sur l'état des éléments visés au 1º ; 3º L'état de la santé humaine, la sécurité et les conditions de vie des personnes, les constructions et le patrimoine culturel, dans la mesure où ils sont ou peuvent être altérés par des éléments de l'environnement, des décisions, des activités ou des facteurs mentionnés ci-dessus ; (… ) 5° Les rapports établis par les autorités publiques ou pour leur compte sur l'application des dispositions législatives et réglementaires relatives à l'environnement. ». Elle précise que le Conseil d'État a posé le principe selon lequel le droit à communication posé par le titre III du code des relations entre le public et l'administration ne s'applique qu'à des documents existants et que, par conséquent, l'administration n'est tenue, en règle générale, lorsqu'elle est saisie d'une demande tendant à la communication d'un dossier qui n'existe pas en tant que tel, ni de faire des recherches en vue de collecter l'ensemble des documents éventuellement détenus, ni d'établir un document en vue de procurer les renseignements ou l'information souhaités. Elle relève toutefois que le régime particulier prévu par le chapitre IV du titre II du livre Ier du code de l’environnement porte, à la différence du régime général d'accès aux documents administratifs, sur les « informations » et non uniquement sur les documents relatifs à l’environnement. Elle en déduit que dès lors que l’administration détient de telles informations, figurant ou non sur un document existant, elles sont communicables à toute personne qui en fait la demande en application de l’article L124-3 de ce code, ce dernier n’imposant aucune exigence de formalisation préalable de l'information demandée, et qu’il appartient alors à l’administration, saisie d’une demande en ce sens, d’élaborer un document comportant les informations sollicitées. Elle rappelle enfin que, selon les articles L124-1 et L124-3 du code de l’environnement, le droit de toute personne d'accéder à des informations relatives à l’environnement lorsqu'elles sont détenues, reçues ou établies par les autorités publiques ou pour leur compte, s'exerce dans les conditions définies par le titre Ier du livre III du code des relations entre le public et l’administration, sous réserve des dispositions du chapitre IV du titre II du livre I du code de l'environnement. Au nombre des informations relatives à l’environnement figurent, en vertu de l’article L124-2 de ce code, celles qui se rapportent les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets dans l’eau et le sol. La commission souligne ensuite qu'en vertu des dispositions du II de l'article L124-5 du code, l'autorité publique ne peut rejeter une demande portant sur une information relative à des « émissions de substances dans l'environnement » que dans le cas où sa communication porterait atteinte à la conduite de la politique extérieure de la France, à la sécurité publique ou à la défense nationale, ou encore au déroulement des procédures juridictionnelles, à la recherche d'infractions pouvant donner lieu à des sanctions pénales ou enfin à des droits de propriété intellectuelle. Ces dispositions font en revanche obstacle à ce que l'autorité administrative en refuse la communication au motif qu'elles comporteraient des mentions couvertes par le secret industriel et commercial. La commission précise que les dispositions de l’article L124-5 du code de l’environnement doivent être interprétées, conformément aux dispositions de la directive du 28 janvier 2003 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, comme visant toute information relative à des émissions dans l’environnement, y compris les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets dans l’eau et le sol. En l'espèce, la commission constate que la demande porte sur des informations relatives à l'environnement, en lien avec des travaux d'aménagement hydrauliques et avec les conséquences de ces travaux en termes de déchets et d’émissions dans l’eau et le sol. Elle émet dès lors un avis favorable à la demande, selon les modalités ci-dessus rappelées.