Avis 20182723 Séance du 22/11/2018

Communication de l'entier dossier de la fille de sa cliente, X née le 19 décembre 2013 à San Diego en Californie (États-Unis), dans le cadre de sa demande de certificat de nationalité française.
Maître X, X, a saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 1 juin 2018, à la suite du refus opposé par le président du tribunal d'instance de Toulon à sa demande de communication de l'entier dossier de la fille de sa cliente, X née le 19 décembre 2013 à San Diego en Californie (États-Unis), dans le cadre de sa demande de certificat de nationalité française. La commission rappelle que le certificat de nationalité est un document indiquant la disposition légale en vertu de laquelle une personne a la qualité de Français, ainsi que les documents qui ont permis de l’établir. L'article 31 du code civil prévoit qu'il est délivré par le directeur des services de greffe judiciaire du tribunal d'instance. En cas refus opposé par ce dernier, l'article 31-3 du même code dispose que l'intéressé peut saisir le ministre de la justice d'un recours hiérarchique. S'il résulte de la jurisprudence (CE Section du 17 mars 1995 n° 130791 au recueil) qu'une requête tendant à l'annulation du refus de délivrance d'un certificat de nationalité française soulève une contestation relative à la nationalité du demandeur que le juge judiciaire est seul compétent pour connaître, les documents reçus et produits par l'administration dans le cadre de l'instruction des demandes de certificat de nationalité constituent des documents administratifs au sens de l'article L300-2 du code des relations entre le public et l'administration. La commission relève toutefois que ces documents ne sont communicables aux personnes intéressées, en application des dispositions de l'article L311-6 du code des relations entre le public et l'administration, qu'après occultation, sur le fondement de ces dispositions, des mentions dont la communication porterait atteinte à la protection de la vie privée de tiers, ou qui feraient apparaître le comportement d'une personne, dès lors que la divulgation de ce comportement pourrait lui porter préjudice, ainsi que des mentions dont la communication porterait atteinte à la sécurité publique ou la sécurité des personnes, en application du d) du 2° de l'article L311-5 du même code. En outre, la commission considère qu'ils revêtent un caractère préparatoire tant qu'une décision expresse accordant ou refusant le certificat de nationalité française n'est pas intervenue, dès lors que le régime des décisions implicites de rejet ou d'acceptation ne s'applique pas en la matière. En réponse à la demande qui lui a été adressée, le président du tribunal d'instance de Toulon a indiqué à la commission que le dossier de la cliente de Maître X était encore en cours d'instruction. La commission ne peut donc qu'émettre un avis défavorable, en l'état de la procédure. Elle souligne toutefois que le dossier deviendra communicable à l'intéressée lorsque l'administration aura expressément statué sur sa demande. Elle invite donc Maître X à renouveler sa demande ultérieurement.